RETRANSMISSION INTÉGRALE DU DISCOURS DE M. ULRICH  RICHERT

LORS DU COLLOQUE SUR LE LIVRE DE SON PÈRE RICHERT DOMINIQUE .

Ulrich RICHERT

T. O3 89 25 O8 6O Rencontre du lO.lO.l998

A Heidwiller

 

LES CAHIERS D'UN SURVIVANT

 

Mesdames, Mesdemoiselle, Messieurs, je vous souhaite la bienvenue

 

C'est avec un vif plaisir que je constate que l'odyssée de mon père a déplacé de nombreuses personnes. Je m'en réjouis et vous remercie pour votre présence.

 

Mon seul regret est que Dominique, victime innocente du militarisme Européen, qui a vécu cet enfer, n'ait pu assister à la parution de son livre et à toutes les répercussions qui en ont résulté.

 

Permettez moi de saluer et de remercier tout spécialement Monsieur Kirnberger, ainsi que toute son équipe d'acteurs et toutes les personnes qui l'ont assisté. A quelque niveau que ce soit, dans la tâche ardue. Je voudrais même dire « Tour de force », qui lui a permis de mettre en scène les aventures vécues par un combattant de la grande guerre, ballotté à travers l'Europe. Sur presque tous les secteurs des fronts de l'Ouest et de l'Est.

 

Je profite pour saluer et remercier Monsieur François Dangel, Directeur de l'Agence d'Altkirch des Dernières Nouvelles d'Alsace, pour tous les articles élogieux et détaillés qu'il a écrits sur le livre de père. Tant lors de sa parution en allemand, que lorsque la traduction française a été diffusée.

 

C'est lui aussi qui a contacté Monsieur Kirnberger, afin de le convaincre de faire le scénario pour la pièce de théâtre. Qui l'a aidé et soutenu tout au long de son travail.

 

Merci aussi à la rédaction, de l'Alsace pour tous les articles parus dans leur quotidien.

 

Il n'est pas facile, pour un fils, de parler de son père. Surtout s'il n'a pas l'habitude de s'exprimer devant un public. D'autant plus qu'une récente opération lui occasionne des difficultés d'élocution.

 

Afin de placer la guerre de Monsieur Richert, dans le contexte de l'Alsace, en l9l3, il est nécessaire de faire une courte rétrospective sur notre province martyre, ballottée par l'histoire.

 

Le traite de Westphalie, signé en l648, a mis fin à la guerre de trente ans. La France a reçu l'Alsace.

 

Le traité de Francfort. Qui a mis fin à la guerre de l87O, signé le l0 mai l87l, a obligé la France à céder à l'Allemagne notre province, amputée du territoire de Belfort, qui est resté dans le giron de notre pays.

 

L'Alsace est redevenue Française le ll Novembre l9l8, la fin de la grande guerre. Ceci a été officialisé par le traite de Versailles, signé le 28 juin l9l9.

 

Monsieur Richert est né le 4 mai l893. L'Alsace est allemande. Il fréquente l'école du village, dirigée par un maître qui nous a été envoyé d'outre Rhin. Presque toutes les écoles d'Alsace sont logés à la même enseigne. Mon père a appris l'histoire de l'Allemagne. Charlemagne (Karl der Grose) empereur d'Allemagne. L'empire de cet illustre conquérant s'est étendu sur une grande partie de l'Europe, dont notamment la Germanie. Frédéric Barberousse etc.. Il apprend à écrire en gothique, (écriture pointue Sutterlin). Il a utilisé cette écriture pour rédiger ses mémoires. Le Français est banni. L'intéressé ne sait ni le lire ni l'écrire, ni le parler.

 

Père, enfant très doué, est apprécié par son instituteur. A l3 ans, à la fin de sa scolarité obligatoire, son maître a rendu visite à son père. Il veut le convaincre de permettre à son fils, de continuer ses études. Hélas, la petite exploitation agricole avait besoin de bras et d'argent.

 

Dominique prête la main aux travaux de la ferme.

 

A cette époque a été construite la ligne de chemin de fer de la Largue, qui a relié Dannemarie à Pfetterhouse et continuait jusqu'à Bonfol en Suisse.

 

En hiver l'activité paysanne est ralentie. Les hommes, afin d'apporter quelque peu de bien être au foyer se sont fait embaucher par la Société responsable des travaux. A l4 ans, Dominique est embauché comme garçon de course. Il nous a souvent raconté l'histoire de sa première paye. L'enveloppe contenait une belle et unique pièce de 2O Marks en or. Il a couru pendant tout le trajet du retour, serrant dans sa poche son trésor. Quel plaisir et quelle fierté lorsqu'il l'a remis à son père.

 

L'hiver suivant il a travaillé à la confection du ballast et à la pose des rails. Malheureusement les travaux tiraient à leur fin.

 

Beaucoup d'Italiens ont participé à la construction de la ligne.

 

Le 29 septembre l9lO, il a été procédé à son inauguration. A cette occasion, le Conseiller Schmitt Président des chemins de fer impériaux d'Alsace et de Lorraine et quantités de personnalités officielles ont été invités. Le grand rassemblement avait lieu en gare de Dannemarie. Tous les ouvriers accouraient pour admirer le grand homme qui pérorait sur les mérites et les répercussions de cette réalisation. Père ne voulait non plus manquer ce moment exceptionnel. Son copain Italien l'a retenu par la veste. Il lui a dit: « Is, (suivi par un juron bien de chez nous » a Mann wie na Andere. « C'est un homme comme tout un chacun ». Imagines le en costume d'Adan. Il perdrait tout son prestige. Il est probablement moins musclé et certainement plus gringalet et plus mal foutu que nous deux.

 

A partir de ce jour, père ne s'est plus laissé impressionner par un costume ou un uniforme. Il a toujours imaginé l'individu dans son plus simple appareil, ce qui lui ôtait une énorme partie de son prestige et plus tard de la suffisance de ses supérieurs.

 

Les hivers suivants, père a travaillé comme bûcheron ou comme terrassier dans les étangs dont notre région est truffée. Ce pour un salaire de misère. Le travail occasionnel était rare et les bras courageux fort nombreux.

 

Père a été appelé à effectuer son service militaire dans l'armée allemande le l6.lO.l9l3. Au ll2e Régiment d'infanterie, caserne Lefèvre à Mulhouse. La guerre l'a surpris pendant son service actif.

 

Il a reçu le baptême du feu lors de la bataille de Mulhouse, que les allemands ont livrée afin de contrer l'offensive du Général Pau. Le régiment de père avait pour mission de prendre d'assaut le terrain d'aviation de Habsheim. De nettoyer Habsheim et Rixheim, ainsi que le vignoble environnant.

 

Un petit cousin Auguste Richert, le futur Général bien connu. Grand baroudeur dans la Légion, dans laquelle il a d'ailleurs introduit le port du Képi blanc, a participé à cette bataille, dans les

rangs de l'armée Française. En qualité de capitaine d'État Major. Les deux parents, sans le savoir se

faisaient face lors de ces évènements tragiques.

 

Notre anti héros a été obligé de se battre sur les fronts de l'ouest et de l'Est, Lorraine, Nord de la France, Notre Dame de Lorrette, Somme, Carpates, Pologne, Front de la Russie du Nord. Occupation de la Lituanie et de la Lettonie. Retour sur le front de l'Ouest, où il a pris part à la dernière offensive allemande, dans le secteur de Villers-Bretonneux.

 

Sa compagnie, continuellement décimée, sera reconstituée chaque fois avec des réservistes et retournera à l'abattoir. Il a déserté vers les lignes françaises, dans le secteur de Nancy, dans la nuit du 23 au 24 juillet l9l8.

 

De sa compagnie, forte de 28O militaires au moment de l'entrée en guerre, il restera, au premier janvier l9l5 encore cinq survivants qui avaient participé à toute la campagne. Les autres étaient tués, blessés, malades, infirmes, détraqués et fous. Il y a lieu d'y ajouter de nombreuses centaines de réservistes, qui ont reconstitué la compagnie chaque fois qu'elle avait été décimée.

 

A son retour, dans son Sundgau natal. Après cinq ans et demi d'absence. Les yeux encore imprégnés de toutes les horreurs vécues, Dominique a voulu se libérer de son obsession. Extirper ses souvenir dans un écrit. Il en a rempli neuf cahiers calligraphe. Presque sans hachures ni corrections. Rares sont les mots hachurés ou barrés. Les hésitations ou les reprises. Dominique savait par coeur ce qu'il voulait écrire. Malheureusement la guerre ne l'a jamais quittée.

 

Après avoir séjourné quelques temps dans un tiroir, les cahiers avaient disparu dans une caisse, au grenier.

 

Ils ont été redécouverts par son fils en l958, à l'occasion d'un rangement. L'un d'eux avait été grignoté, aux trois quarts, par les souris. Après beaucoup d'insistance, le vieux combattant a récrit quelques pages. Trait d'union entre le cahier précédent et le suivant.

 

Claude Faffa, jeune docteur en économie. Ami de la famille et tout spécialement de Papa, ne manquait jamais de discuter avec Nickel, prénom raccourci de Dominique, pour le différencier de son père, qui portait le même prénom. Lors de ses passages à Saint Ulrich, la guerre est abordée à chaque rencontre.

 

Père lui a confié ses mémoires. C'est le premier qui a reconnu la valeur du Manuscrit. Il l'a recopié sur ordinateur, en allemand, convaincu que l'odyssée de Dominique a besoin de lecteurs. Il n'a pourtant pas trouvé, aux alentours de l96O, un éditeur intéressé à la diffusion du récit. La deuxième guerre était encore trop proche dans les mémoires.

 

Heinrich Böll, Prix Nobel de la Littérature, qui avait reçu un exemplaire du mémoire, l'a transmis aux archives militaires de la R.F.A. À Fribourg.

 

C'est là que deux jeunes Berlinois, journalistes et historiens. Berndt Ulrich et Angela Tramitz

l'ont découvert. Enthousiasmés, ils ont retrouvé les fils de l'auteur. Ils ont effectué des recherches dans les archives militaires (ll2e. Régiment d’infanterie) et ont constaté que tout dans le récit de l'auteur était exact. Dates, lieux, camarades, pertes etc... Ils ont trouvé un éditeur pour réaliser et diffuser le livre.

 

L'ouvrage raconte. Dans un langage poignant, simple et clair, les aventures guerrières de Papa. Il retrace de façon lapidaire et précise l'horreur chaque jour renouvelée. L'absurde massacre. La faim, la soif, le froid, la peur, a pluie la boue, la neige.Les cris des blessés, le sang, les membres disloqués. La haine à l'encontre des gradés et des responsables de la tuerie. Les ordres absurdes et dégradants.

 

Les mutilations. Les humiliations continuelles. Il montre l'homme dans une indescriptible et inhumaine situation. Sans pour autant que l'auteur n'abandonne son humanité. Il gardera intacte sa faculté de jugement. Mais aussi sa chaleur humaine, son intérêt, sa pitié, sa compassion. L'auteur s'est continuellement opposé à la brutalité. Il a essayé, dans la mesure de ses faibles moyens, de porter assistance à plus malheureux que lui, ou à moins débrouillard. Son attitude lui a permis d'écrire ce que des millions n'ont pas osé exprimer. La peur, le désespoir. Le dégoût et le souhait d'échapper à cette funeste et soi-disant héroïque existence.

 

Le souhait de mon père s'est réalisé. Il a retrouvé son village. Il a contracté mariage avec Mademoiselle Adèle Kayser, la fille du meunier. Deux garçons sont nés de cette union.

 

Précisons encore, que dans les tranchées adverses, Dominique ne voyait pas d'ennemis. Des pauvres diables, de malheureux pères de famille, qui portent un autre uniforme que lui. Il a secouru aussi bien les blessés français que les allemands. Il savait que tous ressentent la même peur que lui. Qu'ils préfèreraient rentrer chez eux., reprendre leurs activités au lieu de tuer ou de se faire tuer dans cette ignoble boucherie.

 

La main funeste de la guerre de l939-45 s'est à nouveau abattue sur lui. Il a été déporté par les Nazis début février l943, avec son épouse. Il avait refusé que ses deux fils ne subissent un sort identique au sien. Il les a incités à s'évader d'Alsace, pour se soustraire à l'enrôlement de force dans la Wehrmacht. Les époux ont été rapatriés en mai 45, totalement brisés.

 

Dominique s'est éteint le 28 mars l977 à Saint-Ulrich. Dans sa quatre vingt quatrième année. Il repose le sommeil du juste, à l'abri du clocher de son village.

 

Grand mère a fait ériger une croix au bord de la route au haut du village, conformément au voeu qu'elle avait prononcé. « Le retour, après la guerre de tous les membres préservés de la famille ».

 

A cet endroit s'est élevé une autre croix, en polychrome. Elle était entourée de trois sapins.

A la libération du village, un obus de char l'a fait éclater en morceaux, décapitant aussi deux des sapins. Le troisième également blessé, a séché quelques années après la guerre. La croix de grand mère remplace celle qui a été détruite.

 

Derrière la croix, le conseil municipal a planté un chêne. Arbre de la Liberté, qui marque le 2OOème anniversaire de la Révolution.

 

Puissent ces deux symboles rappeler aux passants:

·         L'arbre :: La Déclaration des Droits de l'homme, Liberté, égalité, Fraternité

·         La croix : Tous les sacrifices consentis pour défendre ces droits. En effet au sein de notre Société, ces droits sacrés subissent encore et toujours journellement des agressions. La vigilance est de rigueur. Ce ne sont pas de vains mots

Une Nation ne peut exister lorsque les citoyens n'ont que des droits. C'est ce qu'avait compris la Convention. Par la Constitution de l'an III le 22 août l795, elle a adjoint à la déclaration des droits de l'homme une déclaration des devoirs de l'homme. Cette déclaration n'est plus à l'ordre du jour. Elle est tombée dans l'oubli au fil des ans. Aucun homme politique ne se risquerait à l'invoquer, cela le rendrait impopulaire.

 

Papa était un homme foncièrement bon. Ami des enfants, qui le lui rendaient bien. Il leur racontait des histoires. Les intéressait aux beautés de la nature. Un magnifique paysage. U buisson en fleurs. Une plante rare découverte au gré d'une promenade. Vieux et à moitié impotent, il recevait toujours leur visite. Il a souffert d'une coxarthrose qui le faisait boiter. Cela ne l'empêchait pas de les accompagner, en des endroits difficilement accessibles, afin d'admirer un de leurs chef-d'oeuvres. Un moulin à eau installé dans un fossé par exemple. Père n'était pas bricoleur. Pourtant, lorsque la trottinette de ses jeunes amis grinçait, ils n'allaient pas trouver leur père pour la graisser, mais Nickel, leur ami.

 

Il était aussi l'ami de toutes les bêtes. Il connaissait tous les chiens du village. Les appelait par leur nom. Ils s'approchaient en frétillant pour recevoir ses caresses. Même les plus agressifs, les plus sauvages, qui faisaient peur à tout un chacun, l'approchaient tête basse, traînant leur derrière dans la poussière ils lui léchaient la main.

 

Ses ruminants menaient la belle vie. Ils recevaient autant de flatteries que ceux des voisins recevaient des coups de fouet.

 

Père, malgré son courage à la tâche, n'a jamais pu s'enrichir. Il lui a manqué l'instinct finaud et la rouerie des hommes de la terre. C'était un rêveur. Un paysan poète. Les cinq années de malheur qu'il avait vécu dans la grande tourmente l'avaient privé de tout esprit d'initiatives.

 

Il aurait adoré voyager. Voir du pays. Découvrir des espaces nouveaux. S'extasier devant un panorama féerique. Admirer l'oeuvre de Dieu, achevée par l'homme. Malheureusement souvent saccagée par lui. Je l'ai emmené tous les ans à quelques excursions d'une journée. Dans les Vosges. La proche Suisse, notamment l'Oberland Bernois. J'entendrai toujours ses exclamations, ses extases, son éblouissement, face à un paysage particulièrement beau. Un lac, une vallée, une chaîne de montagnes enneigée.

 

Père avait bien d'autres dons. Tout aussi bien qu'il savait traduire ses émotions par l'écriture, il savait les conter. Tous les dimanches après-midi au « Stammtisch », la table des habitués du café de Mertzen, il se retrouvait avec ses camarades. Des anciens combattants et autres. Lorsqu'il racontait sa guerre. Où lorsque la discussion déviait sur la politique, ou n'importe quel autre sujet, les chaises se rapprochaient. Tous les présents appréciaient ses récits. Ses prédictions sur la situation internationale. Sa clairvoyance dans tous les domaines. Son analyse de la politique, de la situation mondiale, des guerres larvées, qui éclatent sans préavis. Du danger de l'évolution de la machine, qui remplace de plus en plus l'homme, ce qui apportera obligatoirement le chômage, la misère, sinon d'autres cataclysmes. Révoltes guerres, avec tous les malheurs que cela engendrera.

 

Il avait aussi un fameux coup de crayon. En un rien de temps il dessinait une bataille ou toute autre scène de guerre, tellement véridique que l'on aurait pu croire y être. Il avait d'ailleurs dessiné un tableau en couleur, en se servant d'une boite de couleurs d'écolier. Il représentait une attaque des Français, sur une tranchée tenue par les allemands. Il l'avait encadré. Ce tableau était accroché au haut de l'escalier conduisant à l'étage. Un beau jour il a disparu. D'après mon enquête il aurait pu être volé par un antiquaire, auquel père avait vendu, pour un prix dérisoire, une armoire ancienne

 

Dominique avait une belle voix. Il a chanté, pendant cinquante ans, avec la chorale paroissiale de Mertzen. Il n'a jamais manqué aux répétitions. Combien de kilomètre a t'il fait à pied durant ces cinquante ans. L'évêché de Strasbourg lui a attribué la médaille de la reconnaissance diocésaine

pour services rendus à l'église.

 

Mon père était doué d'une mémoire exceptionnelle. Ayant quitté l'école à l3 ans, son cerveau n'était pas encombré. Il est resté grande place pour mémoriser tout le vécu de la guerre. Ceci lui a permis. Lorsqu'il a écrit ses mémoires de se rappeler des moindres faits. Les dates des opérations. Les détails des combats auxquels il a participé. Les unités engagées. Les noms des camarades et souvent leur destin tragique. Les noms des villes visitées ou conquises ce jusqu'aux plus petites localisées qu'il a traversées.L 'existence rudimentaire menée par certaines peuplades rencontrées et dont il ne pouvait comprendre que pareille existence primitive pouvait encore se rencontrer dans l'Europe du 2Oe siècle. Tous ces évènements scrupuleusement consignés, donnent ne densité, une justesse, une force de conviction incomparable. Jamais le narrateur ne s'est laissé impressionner par le poids dramatique des circonstances, au coeur de ses observations. Il s'est toujours efforcé de découvrir une lueur d'espoir, en sachant manifester pitié et solidarité, en ces temps qui mettent en cause les devoirs d'humanité. En restant fidèle à lui même, il rend la parole a tous ses frères d'armes, vainqueurs comme vaincus, devenus muets après la guerre. Incapables même de s'avouer, ni la vanité de leur sacrifice, ni l'horreur de la guerre. Dominique est persuadé d'être, en tant que soldat de la première boucherie moderne du 2Oe siècle, toujours du côté des perdants. De ceux qui sont condamnés à être tués. Il transmet la vérité universelle d'un homme, qui ne comprend que par brides ce qui lui arrive. Mais qui est capable de rester fidèle aux exigences immémoriales de respect et de dignité humaine.

 

Le livre a été publié en Allemagne en l989. Il a eu un impact plus que favorable auprès de la presse Alsacienne. Tous les grands quotidiens ou hebdomadaires littéraires de la R.F.A. Lui ont consacré des articles élogieux. Die ZEIT, le plus grand hebdomadaire littéraire de ce pays, lui a consacré une page entière. Tous les journaux de la Suisse alémanique en ont fait l'éloge. Il a même eu l'honneur de figurer dans le Times Litérari anglais, qui lui a consacré plusieurs articles élogieux. Un professeur d'université anglais serait en train de le traduire dans la langue de Shackespaere. La Télévision bavaroise en a fait un film de 7O minutes. Celui ci a été projeté sur ladite chaîne à plusieurs reprises.

 

Le livre a été au centre du colloque à la télévision allemande « Deutsche Wellen » le l8 novembre l99O, journée de deuil national dans ce pays.

Thème: Malheureux le pays qui a besoin de héros.

 

La chaine de la Télévision de l'Allemagne du Nord lui a également consacré une émission en l99O.

 

Titre du livre en allemand: Dominick RICHERT

BESTE GELEGENHEIT ZUM STERBEN

Meine Erlebnisse im Kriege l9l4 – l9l8

 

La traduction du livre a été faite par mon Gendre Marc Schublin.

 

Titre du livre en français: Dominique RICHERT

LES CAHIERS D'UN SURVIVANT

 

Jeudi le 9 avril l998, j'ai été invité à un colloque sur l'enfer de la guerre l4-l8, par Madame la Directrice du Centre Jean Giono à Manosque. En compagnie de deux écrivains connus:

·         Jean Rouaud, prix concours pour son livre « Les champs d'Honneur

·         Alain Scoff, qui a écrit « Le Pantalon » et le scénario du Téléfilm du même nom qui a passé à la Télévision

 

La presse du Sud-Est a réservé un accueil enthousiaste à cet événement. Elle a écrit des articles élogieux sur cette rencontre.

 

 

J'ai écrit un livre qui représente la suite de celui de mon père « Retour au Sundgau ». Il raconte le parcours de mes 23 printemps.

 

  Mon gendre a rassemblé les documents dans un site internet : http://dominique.richert.free.fr

682lO SAINT-ULRICH