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En Suisse, il est incarcéré pour passage dans l'armée
d'armistice, il part dans le Gers et s'engage dans la résistance et le maquis, où il
participe à toutes les actions de son corps franc, Mars.
Démobilisé en 1947, il commence une carrière à la sécurité sociale minière.
Après sa retraite, passionné de poésie, il crée un cercle de poètes dans le Sundgau.
1922-1945 : Ulrich Richert, de Saint -Ulrich, raconte
son enfance, le village autrefois, la guerre... Mémoire d'un Sundgauvien!
L'histoire au détour d'une histoire ....
ll se morfondait sur son lit d'hôpital suite à un
grave accident de la circulation qui devait l'immobiliser durant plusieurs mois."j'ai
changer mon fusil d'épaule", confie Ulrich Richert avec le soutien de la sérénité
retrouvée. C'est ainsi que l'ancien chef de service de la sécurité
minière_ désormais
retraitée à Saint Ulrich _ se lance à 64 ans dans l'art difficile de la
rime. Sans trop
savoir où le mènerait sa nouvelle et tardive passion.
Bien qu'il ignore tout des règles de la versification, Ulrich Richert est lui-même
surpris de constater qu'il a quelque facilité à composer ses poèmes. Une divine
révélation .Son goût pour la chose poétique se précisera de semaine en
semaine. Ulrich
Richert médite sur le temps qui passe , la guerre, la paix , les tourments de
l'existence, l'éternel humain, la religion. En français ou en alsacien.
Selon l'humeur ou
l'inspiration du moment. Il en éprouve bonheur et réconfort.
Voilà qu'un beau jour de 1988, Ulrich Richert- qu'aucun défi
ne rebute-décide de changer de genre littéraire. De la
poésie, il passe à la prose. Pour raconter très simplement sa
vie. Ou plutôt une tranche de la vie. Depuis sa tendre enfance
à Saint-Ulrich( il est né en 1922) jusqu'à ce jour de 1943
où il retrouve son bercail après avoir combattu dans les rangs
de la résistance, dans le Gers.
" Retour dans le sundgau",
c'est le titre de l'ouvrage publié en décembre aux "Éditions
de la Nuée Bleue" et qui décrit un destin ordinaire
. Avec ses joies, ses peines, ses déconvenues, les petits et
les grands évènements dui jalonne l'existence....
L'année de grâce 1922.Ulrich voit le jour dans
une modeste exploitation agricole de saint Ulrich .Trois ou quatre
vaches, quelques porcs, des poules et des canards ..On ne
connaissait pas encore les dogmes du rendement et de la
productivité. A Saint Ulrich , tout le monde était paysan, ou
presque!On y vivait au rythme des saisons, des coutumes, des
travaux des champs. Paisiblement....
Le "certif"!
Élève remarqué par son instituteur pour son intelligence, Ulrich passe
le certificat d'études en 1935. Évidemment en rédaction, il a la meilleure note de
l'arrondissement. On l'enverra au collège(l'institut saint joseph de
Matzenheim) pour y
continuer ses études. Habitué au grand air , Ulrich vit mal l'expérience d'une
discipline tatillonne et étouffante.
La drôle de
guerre
1938: La France mobilise. Ulrich n'a pas encore vingt
ans quand l'armée française prend ses cantonnements dans le
village." Une armée loqueteuse", dotée d'une arme
archaïque.. .C'est aussi drôle de guerre .Les militaires
organisent des spectacles, des soirées dansantes, du théâtre,
des concerts et font une cour assidue aux jeunes Sundgauviennes.
Ils ne se doutent pas qu'à quelques encablures de Saint-Ulrich,
la barbarie du XXe siècle est en marche..
A Saint-Ulrich, on attend l'attaque allemande. La drôle de
guerre se crispe.. .Le 10 mai 1940 , les Allemands déclenchent
les hostilités. Le coeur meurtri la famille Richert assiste à
le retraite de l'armée française." dans la pagaille la
plus complète" . Le 22 juin, un side-car
allemand entre dans Saint Ulrich... le Sundgau vient de tomber
sous l'emprise des nazis..
Arbeitsdienst
1941:Les jeunes de la classe 42 sont appelés à
effectuer l'"Arbeitsdients" en Allemagne .Le
jeune Ulrich n'apprécie guère le régime auquel il est soumis.
Maigre consolation, il crache en cachette sur le portail de
Hitler accroché au mur de la salle à manger. Après quelques
semaines de "Schliff", Ulrich revient à saint-Ulrich
où il reprend son travail d'ouvrier forestier.
"L'évasion
en suisse".
Malheureusement et comme le disait la rumeur publique, les
Alsaciens sont enrôlés de force dans l'armée allemande . En 1942. En
signe de deuil, Ulrich et ses camarades de la classe 22 mettent une cravate
noire quand ils se rendent à Dannemarie devant le conseil de
révision."Bon pour le service" , conclut l'officier de la
Wehrmarcht.
Mais Ulrich ne l'entend pas ainsi. Dés qu'il reçoit sa feuille de route
fin septembre, il décide de s'évader en Suisse. Avec son frère et son
copain Emile .alors que certains de ses camarades sont déjà tombés sous
l'uniforme allemand en Finlande ou à Colmar.
Après une prière ardente dans la Stuwa familiale, nos trois comparses,
guidés par le père d'Ulrich se glissent dans la nuit à travers prés et
comme elle avait l'intention, l'équipe gagne la zone
dite"libre".
L'armée du Maréchal!
Ulrich, accompagné de son frère Marcel, rejoint le centre
d'accueil de la Scaronne à Lyon, destiné précisément à héberger les
Alsaciens-lorrains!
Mais l'ambiance délétère qui règne dans ce lieu dégoûte Ulrich et ses
copains. les punaises(déjà!), des grands dortoirs froids et lugubre. Pas
étonnant dans ces conditions que nos villageois de Saint-Ulrich n'hésitent
pas à dire oui au sergent recruteur venu les engager dans l'armée de
l'armistice. Ulrich signe un bail de trois ans! Pour le 153e régiment
d'infanterie alpine: on est en octobre 1942...
Ulrich et ses amis, intrigués par les
affiches placardées en ville où l'on voit un soldat allemand agiter un
drapeau tricolore pour appeler à combattre le bolchevisme. Mais le
"Pétainiste" n'a pas encore pas relevé son vrai visage. Mais le
"Pétainisme" n'a encore pas révélé son vrai visage. Au 153e,
les hommes chantent"Maréchal nous voilà" lors des défilés en
ville. Quand le régiment croise son unité allemand, les chefs se saluent.
Quand le régiment croise son unité allemande, les chefs se saluent.. Dans
la tête d'Ulrich tout s'embrouille..
Raus!
Un beau matin alors que la chambrée
dormait d'un sommeil paisible, les Allemands font irruption dans la caserne
du 153e, invitant les soldats du Maréchal à déguerpir sans autre
formalité!Les masques tombent. Ayant tout juste eu le temps d'attraper leur
ceinturon et quelques effets vestimentaires, Ulrich et ses camarades sont
rassemblés sans ménagement dans la cour de la caserne sous la menasse des
fusils mitrailleurs."Une scène lamentable"s'indigne Ulrich
Richert. Des soldats français en loque:les uns en chemise, les autres avec
une seule molletière. Ulrich parvient à se faufiler entre les mailles du
filet. Si on avait découvert sa véritable identité de
"déserteur" de la Wehrmacht, il aurait été fusillé sur le
champ.
Dans le Sud-Ouest
Les jours suivants, Ulrich et son ami
traînent l'âme en peine dans cette France "pagailleuse" jusqu'au
jour où ils décident de rejoindre le Sud -Ouest.marcel, le frère
d'Ulrich, y avait déjà trouvé refuge. Ulrich arrive à Beaumarchés où
il est décident de rejoindre le Sud-Ouest.Marcel, le frère d'Ulrich, y
avait déjà trouvé refuge. Ulrich arrive à Beaumarchès où il est
recueilli par Auguste Schindler, une famille de Saint Ulrich expulsée par
les Allemands. Il faut songer à trouver du travail pour "joindre les
deux bouts" Ulrich devient ordonnance chez un général en
retraite."J'étais la bonne à tout faire", dit-il avec humour.
Non seulement il doit s'occuper des animaux, nettoyer les clapiers, le
poulailler, faire la cuisine, épousseter les meubles, cirer les planchers,
mais on exige encore de lui qu'il serve à table ces messieurs-dames très
"vieille France".Selon l'étiquette des bonnes maisons"
aristocratiques".Pour ce fils de paysan, c'est trop!
La polenta
"Ech ha mech s"Tod garget", avoue un Ulrich
révolté par cette "autre" France qu'il ne connaissait point.
Début 1943 , trouve une place de commis chez un métayer italien, dans une
grande ferme de Beaumarchès. Labourage, arrachage de topinambours, culture
des vignes: bien que le travail est éprouvant et la technique rudimentaire,
Urich a enfin trouvé un "boulot" à sa mesure. Il découvre la
saveur de la polenta que grand-mère Sud-Ouest encore épargné par la
guerre, nos robustes Alsaciens ont"la côte chez les filles"Ulrich
avoue quelque amourette fugitive avec la fille du forgeron. Bien que cette
vie d'ouvrier n'a rien d'insupportable, la nostalgie du Sundgau ne quitte
jamais Ulrich Richert.
Les
"malgré-nous" sur le Net
Autre publication sur les parcours des
"malgré nous" chez Jérôme Do Bentzinger Editeur
Ce
livre est issu d'entretiens avec André Studer, professeur
d'histoire actuellement en poste au lycée Albert Schweitzer de
Mulhouse aprés avoir enseigné dans plusieurs collèges de la
région de mulhousienne. André Studer est l'auteur de divers
articles d'histoire locale et d'un manuel de paléographie
allemande. |
Léon Bader DE QUEL DROIT? Le parcours
singulier d'un incorporé de force entre 1942 et 1945
En vente en librairie ou chez l'éditeur 8, rue Roesselmann 68000
Colmar France
Tél: 0389241974
email: jerome-do.bentzinger-editeur@wanadoo.fr |
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